Dans un monde saturé de jugements, de malentendus et de conflits, Marshall B. Rosenberg nous offre une voie lumineuse vers la compréhension mutuelle avec son ouvrage “Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)“. Ce livre n’est pas seulement un guide de communication, c’est une véritable philosophie de la relation humaine, un appel à la bienveillance, à l’écoute profonde et à la transformation des conflits en opportunités de connexion.
La Communication NonViolente : un art de la présence
Au cœur du livre se trouve la Communication NonViolente (CNV), une approche développée par Rosenberg qui repose sur quatre piliers : l’observation sans jugement, l’expression des sentiments, la reconnaissance des besoins et la formulation de demandes claires. Ces étapes, simples en apparence, sont puissantes dans leur capacité à désamorcer les tensions et à restaurer le lien.
Pour les médiateurs, la CNV est une ressource précieuse. Elle permet de dépasser les positions figées, d’aller au-delà des reproches et des accusations, pour toucher ce qui est vivant en chacun : les émotions, les besoins, les aspirations. En cela, elle transforme la médiation en un espace de reconnaissance mutuelle, où chaque partie peut se sentir vue, entendue et respectée.
Des mots qui relient plutôt que des mots qui blessent
Rosenberg nous rappelle que les mots ont un pouvoir immense. Ils peuvent être des fenêtres qui ouvrent sur l’univers intérieur de l’autre ou des murs qui enferment, excluent et blessent. Dans le cadre d’une médiation, cette distinction est cruciale. Le médiateur devient alors un artisan du langage, attentif à chaque mot, chaque silence, chaque nuance, pour favoriser l’émergence d’un dialogue authentique.
Ce livre nous enseigne que derrière chaque colère, chaque accusation, il y a un besoin non satisfait, souvent un appel à l’amour, à la reconnaissance ou à la sécurité. En apprenant à écouter ces besoins, à les nommer sans les juger, nous créons les conditions d’une paix durable, fondée sur la compréhension plutôt que sur le compromis.
Une médiation qui guérit
Pour celles et ceux qui, comme moi, ont choisi la voie de la médiation par sensibilité et par désir d’humanité, “Les mots sont des fenêtres” est bien plus qu’un livre : c’est un compagnon de route. Il nous invite à pratiquer une médiation du cœur, où l’on ne cherche pas seulement à résoudre un différend, mais à réparer le tissu relationnel, à restaurer la dignité et la confiance.
Dans un monde qui a tant besoin de ponts, Marshall Rosenberg nous offre les plans d’un langage qui relie. Et si nous osions, à notre tour, faire de nos mots des fenêtres ouvertes sur l’empathie, la paix et la réconciliation ?
Amandine Eylenbosch